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Application de pesticides à grande échelle Photo: fotolia

L'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a publié un rapport intitulé "Etude sur les effets du glyphosate en Suisse" en réponse à un postulat de la Commission du Conseil national pour la science, l'éducation et la culture. L'étude a examiné 243 aliments à la recherche de résidus de glyphosate. Le pesticide a été détecté dans 40% des échantillons mais sans dépasser la limite autorisée pour la consommation. Le gouvernement fédéral a considéré qu’aucune action de santé publique n’était nécessaire et a levé l’alerte.

L'étude s'est concentrée sur les produits dans lesquels des résidus de glyphosate sont attendus, tels que les céréales et les légumineuses. Comme le traitement au glyphosate peu avant la récolte n'est pas autorisé en Suisse, les produits suisses sont moins pollués que les céréales importées d'Amérique du Nord, par exemple. Selon l'étude, seule la consommation quotidienne par habitant de 72 kg de pâtes, 655 kg de pain, 10 kg de pois chiches ou 1600 litres de vin poserait un risque pour la santé. Martin Bossart de Bio Suisse déclare : « Même si les concentrations de glyphosate mesurées en laboratoire et dans les expériences sur les animaux ne montrent aucun dommage, nous considérons que la charge chronique sur la population est discutable et indésirable ».

Les impacts de l’utilisation régulière du glyphosate sont grossièrement banalisés dans ce rapport qui conclut que « les quantités de résidus présentes dans les denrées alimentaires suisses sont négligeables ». Le rapport mentionne que le glyphosate est « le produit phytosanitaire le plus utilisé en Suisse et dans le reste du monde » et qu’il est « très peu métabolisé par les animaux et les végétaux ». Ceci pose la question de son accumulation dans l’environnement et son effet à long terme sur le corps humain. En effet, une étude de 2015 montre que le glyphosate est détecté dans l’urine de 40% des Romands.

De manière critiquable, le rapport souligne que le glyphosate n'est pas cancérogène et ne suit pas les recommandations du Centre de Recherche International sur le Cancer (CIRC), dépendant de l’OMS. Philippe Schenkel de Greenpeace Suisse estime également que des aspects importants sont ignorés, par exemple, que le glyphosate accélère la mort des insectes et tue les organismes qui sont importants pour la fertilité du sol.

En parallèle, le Conseil fédéral a proposé d’accepter un postulat de la conseillère nationale Adèle Thorens Goumaz (Les Verts) demandant la planification d’« un plan de sortie progressive » du glyphosate. Au vu du rapport, et si les autorités fédérales souhaitent vraiment développer des alternatives à la protection phytosanitaire chimique, il serait nécessaire de prévoir les ressources suffisantes pour un plan d'action « Sortir du glyphosate ».

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