10.11.2014 | Risques sanitaires

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Une évaluation indépendante de l'étude de nourrissage avec le maïs transgénique MON810 révèle que ce maïs est susceptible de causer des dommages chez les rats.

Testbiotech vient de publier une évaluation indépendante des résultats de l'étude de nourrisage réalisée avec du maïs génétiquement modifié menée par le projet de recherche européen GRACE. Le maïs OGM MON810, qui produit un insecticide, avait été administré à des rats pendant 90 jours. Les résultats, publiés en octobre 2014 dans la revue spécialisée Archives of Toxicology, concluaient que le maïs MON810 n'induit pas d'effets indésirables chez les rats. Or l'évaluation des données publiée ce jour par Testbiotech montre que le maïs incriminé peut bel et bien causer des dommages aux reins, au foie et au pancréas des animaux soumis au test.

La concentration de maïs MON810 dans la nourriture des rats n'induisant pas d'effets toxiques n'a pas été déterminée. L'étude perd ainsi toute valeur sur le plan scientifique. L'évaluation toxicologique de la publication a été confiée à un expert bénéficiant d'une longue expérience dans le domaine des contrôles réglementaires de toxicité.

Testbiotech reproche également aux auteurs d'avoir publié leurs résultats dans un journal trop proche des milieux de l'industrie. Sans doute cherchaient-ils ainsi à éviter un examen plus approfondi des données.

Au vu de la situation, Testbiotech recommande de retirer la publication. Une nouvelle publication ne pourrait être envisagée qu'après expertise détaillée par des acteurs extérieurs. De plus, elle devrait sortir dans un journal scientifique qui n'entretient aucun lien avec les auteurs, dont l'intégrité scientifique est incontestée et qui se fixe des principes rigoureux pour éviter les conflits d'intérêts.

« Nous exigeons que l'on applique à la recherche sur les risques financée par des fonds publics des exigences garantes de rigueur scientifique et permettant d'éviter les conflits d'intérêts, ce qui n'est clairement pas le cas ici. Cette étude montre que dans l'UE, des mécanismes essentiels destinés à garantir la qualité des travaux scientifiques ne fonctionnent pas », constate Christoph Then de Testbiotech.