17.02.2015 | Risques sanitaires

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Une chèvre nourrie avec des plantes génétiquement modifiées n’y réagira pas forcément de la même manière qu’une vache. Photo : Clipdealer

Le nourrissage des chèvres avec du soja génétiquement modifié affecte leur développement. Dans une publication récente de l’Université de Naples, on peut lire en effet que la progéniture des chèvres nourries au soja transgénique souffre de sévères carences. Le lait maternel présenterait une composition modifiée et les chevreaux accuseraient un déficit de poids à leur naissance. Il semble donc bien que des fragments ADN du soja génétiquement modifié résistent à la digestion et passent dans le lait. D’après les chercheurs de l’université, le nourrissage des chèvres avec du soja résistant aux herbicides entraîne une diminution de la teneur en protéines dans le lait (immunoglobulines), ce qui occasionne une perte de poids chez les chevreaux. De tels effets sur le système immunitaire ont déjà été observés chez les souris, les rats, les porcs et les poissons nourris avec des plantes génétiquement modifiées.

« Les résultats obtenus à Naples soulèvent de nouvelles questions et montrent que l’évaluation des risques liés aux plantes génétiquement modifiées présente de grosses lacunes. Bien que des effets sur le système immunitaire aient déjà été rapportés plus d’une fois, l'Autorité européenne de sécurité des aliments AESA n’exige toujours pas d’analyses à ce sujet », signale Christoph Then de Testbiotech. « On ne peut pas exclure non plus des effets sur la santé humaine. »

Selon Testbiotech, les résultats de l’Université de Naples montrent que les chèvres peuvent réagir différemment au nourrissage avec des PGM que les vaches, chez lesquelles un transfert d’ADN transgénique dans le lait ou des effets sur le système immunitaire n’ont pas été définitivement confirmés. Du coup, l’on est en droit de se demander si les résultats d’essais de nutrition sur des rats ou sur des souris permettent de tirer des conclusions pertinentes pour l’homme. Et pourtant, même 20 ans après l’introduction du génie génétique dans l’alimentation, il n’existe toujours pas d’études concernant l’impact réel de l’absorption de plantes génétiquement modifiées sur l’homme.