Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Depuis de nombreuses années, les sélectionneurs s'efforcent d'améliorer la qualité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des matières premières pour répondre aux besoins de l'industrie. Par exemple, on cherche de plus en plus à modifier des caractéristiques telles que la teneur en huile et la composition en acides gras des graines oléagineuses, surtout depuis l'apparition des ciseaux génétiques CRISPR. Cependant, la culture de ces plantes de colza et de caméline génétiquement modifiées peut comporter des risques imprévisibles pour les insectes pollinisateurs comme les abeilles. C’est ce que montre un nouveau rapport de fond qui analyse des publications scientifiques récentes. Outre le nectar, de nombreux insectes récoltent également le pollen des plantes à fleurs. Cependant, si les composants des plantes sont modifiés par génie génétique, leur pollen peut devenir impropre à la consommation par les insectes.
Dans une déclaration commune, des scientifiques européens mettent en garde contre l'autorisation de plantes issues du génie génétique dans l'UE sans évaluation des risques. Les signataires proviennent entre autres des domaines de la biologie moléculaire, de l'évaluation des choix technologiques, des sciences environnementales et de la médecine. Ils ne poursuivent aucun intérêt économique en rapport avec le développement et la commercialisation d'organismes génétiquement modifiés.
La création de cette chimère de singe née vivante a été précédée de nombreuses tentatives infructueuses. Image : Shutterstock
Pour la première fois en Chine, un être hybride (chimère) est né à partir de deux embryons de macaque de Java (Macaca fascicularis) ayant des origines génétiques différentes. Jusqu'à présent, cela n'avait été possible que chez des rats et des souris, mais pas chez des animaux plus grands ou des primates. Le groupe dirigé par Zhen Liu du centre de recherche Cebsit de l'Académie chinoise des sciences à Shanghai parle d'une percée et espère que des chimères de singes créées de manière ciblée pourraient faciliter diverses recherches dans le domaine biomédical.
Selon Liu, les résultats de la recherche publiés dans la revue spécialisée Cell devraient apporter de nouvelles connaissances sur les cellules souches pluripotentes chez les primates. Les cellules souches pluripotentes ont le potentiel de se développer en tous types de cellules dans le corps et sont également un sujet de recherche important chez l'hêtre humainomme - qui fait également partie des primates.
Des souches de levure génétiquement modifiées produisent des glycosides de stéviol pour les édulcorants. L'emballage ne mentionne pas le processus. Image : Shutterstock
L'industrie utilise de plus en plus d'organismes génétiquement modifiés pour produire des vitamines et d'autres additifs tels que des édulcorants ou des acides aminés.
Selon une recherche d'Inf'OGM, 273 demandes d'autorisation pour des molécules produites par des micro-organismes génétiquement modifiés (MGM) et utilisées dans l'agriculture ou l'alimentation ont été identifiées dans l'UE entre 2005 et mi-2023. Si la majeure partie des demandes examinées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) concernait des enzymes, les MGM sont également utilisés dans la production d'autres substances. Ainsi, une trentaine de demandes d'autorisation ont été déposées pour des vitamines ou d'autres additifs.
La start-up américaine Light Bio a reçu l'autorisation de vendre des pétunias lumineux aux États-Unis. Les pétunias génétiquement modifiés devraient être mis sur le marché dès le début de l'année 2024. L'Inspection de la santé animale et végétale (APHIS) du ministère de l'Agriculture (USDA) a jugé que ces pétunias génétiquement modifiés ne présentaient probablement pas de risques accrus de dommages par rapport à d'autres pétunias cultivés et qu'il ne fallait pas s'attendre à ce qu'ils se propagent en tant que mauvaise herbe. Par conséquent, il n'est pas soumis aux réglementations strictes de la législation sur le génie génétique et peut être cultivé et élevé aux États-Unis sans autres conditions.
Si l'on en croit le Conseil fédéral, le projet de la Commission européenne visant à réglementer les nouvelles techniques de génie génétique devrait être repris tel quel avec des mécanismes de contrôle. Les premiers avis de droit montrent pourtant que la révision prévue de la législation européenne viole un des principes centraux du droit européen : elle est contraire au principe de précaution.
Le Conseil fédéral a été chargé par le Parlement de présenter des propositions de réglementation des nouvelles techniques de génie génétique. Le Conseil fédéral en a discuté les premières options aujourd’hui. Il propose d'adapter le projet de l'UE en y intégrant certains mécanismes de contrôle.
Pour l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique, il est clair que ce mécanisme ne peut être que l’évaluation complète du risque. C’est le seul moyen d’assurer le principe de précaution, central dans le droit suisse (art. 2 Loi sur le génie génétique). Le principe de précaution garanti que l’Etat prenne des mesures pour éviter des dommages potentiels en l’absence de certitude scientifique. C’est précisément le cas pour les nouvelles techniques de génie génétique.