190111 News SyntBio

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La Commission fédérale d'experts pour la sécurité biologique (CFSB) a publié un rapport sur les critères d'évaluation des applications de la biologie synthétique en fonction des risques. L'un des défis pour les activités dans le domaine de la biologie synthétique est leur réglementation, écrit la Commission, qui recommande une évaluation spécifique des risques selon trois axes : la protection humaine, animale et environnementale.

Selon la législation en vigueur, le facteur décisif pour réguler une application dérivée de la biologie de synthèse est de déterminer s'il s'agit d'un organisme vivant ou d'une substance chimique. Les organismes doivent être évalués conformément à la loi sur le génie génétique et à ses ordonnances. Les substances sont réglementées par la législation sur les produits chimiques. La frontière entre l'organisme et la substance est fluide, c'est pourquoi certaines applications de la biologie synthétique se trouvent dans une zone grise. À titre d’exemples, le rapport de la CFSB contient une liste non-exhaustive d’applications récentes. Si cette liste est le reflet des préoccupations de la CFSB, il est décevant de constater que le forçage génétique et ses applications n’en font pas partie.

Pour l’évaluation des risques, le rapport souligne qu’une classification catégorique en organisme ou en substance n'est pas absolument nécessaire si tous les critères pertinents sont pris en compte, en particulier les aspects liés à la capacité de propagation et de diffusion des organismes ou substances. Au vu de ces conclusions, les experts de la CFSB s’orientent donc sur une évaluation au cas par cas.

Un rapport de la Commission centrale allemande pour la sécurité biologique (ZKBS) donne un aperçu plus complet des développements actuels dans le domaine de la biologie synthétique. Les développements dans le domaine de la biologie synthétique sont répartis en cinq grands domaines de recherche. Selon la ZKBS, la plupart des approches de recherche en biologie synthétique génèrent des organismes génétiquement modifiés. Leur risque potentiel pourrait donc être évalué à l'aide des méthodes et de la législation existantes en matière d'évaluation des OGM.

Dans son rapport, la ZKBS traite également de la biologie Do-It-Yourself (DIYbio). Le but de la DIYbio est de rendre la biotechnologie, y compris le génie génétique, accessible à tous, indépendamment de l'industrie ou des institutions de recherche. Ce mouvement est représenté par des pirates du vivant (« biohackers ») et a vu le jour aux Etats-Unis. La question est de savoir si l’utilisation du génie génétique et autres techniques de la DIYbio, hors du contrôle d’une entreprise ou d’une institution publique, constitue une menace possible pour la sécurité publique. La ZKBS souligne que cette question a déjà été abordée par les politiciens et les autorités de sécurité et conclut qu’une observation officielle de la DIYbio est nécessaire. Indépendamment des exigences de la loi sur le génie génétique, d'autres exigences légales doivent être respectées lors de la manipulation de micro-organismes pathogènes, de cultures cellulaires, de substances actives ou de produits chimiques utilisées dans diverses techniques de DIYbio.