11.10.2010 | Dommages

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Image: National Science Foundation

Une étude, publiée dans Proceedings of the National Academy of Science, le 27 septembre 2010, montre que les protéines insecticides issues des maïs Bt, et plus précisément la protéine Cry1Ab, ont été retrouvées dans les cours d'eau du Midwest aux Etats-Unis.

Les chercheurs de plusieurs universités, dont l'Université de Notre Dame (Indiana) ont analysé 217 cours d'eau dans l'État de l'Indiana, six mois après la récolte. Ils ont retrouvé dans 86% d'entre eux (soit 187 sites) des feuilles, des tiges ou épis de maïs, et dans 13% d'entre eux, la protéine insecticide Cry1Ab était détectable. Par ailleurs, les chercheurs ont montré que dans 23% de ces cours d'eau, on pouvait retrouver la protéine, dissoute, directement dans l'eau. Ainsi, la conclusion est que cette protéine persiste dans la nature pendant plusieurs mois. Précisons aussi que les sites étaient situés à moins de 500 mètres des champs. Cependant, les chercheurs estiment, suite à l'analyse des données du ministère états-unien à l'Agriculture (USDA) et à une analyse sur SIG [2], que dans les trois États de la Corn Belt, à savoir l'Illinois, l'Indiana et l'Iowa, 91% des 256 446 kilomètres de cours d'eau sont situés à moins de 500 mètres de parcelles de maïs.

Cette présence n'a rien d'extraordinaire, dans la mesure où aux États-Unis, en 2009, plus de 85% des cultures de maïs étaient transgéniques. Parmi ces cultures de maïs GM, une part très importante était cultivée avec la variété Mon810 qui produit la protéine Cry1Ab. Une autre variété de maïs transgénique, le Bt11 de Syngenta, produit aussi cette même protéine insecticide.

La chercheuse Rosi-Marshall précise que cette étude s'ajoute aux indications déjà nombreuses que les sous-produits du maïs se retrouvent dans les cours d'eau et que les protéines insecticides se retrouvent, à faible concentration, dans ces mêmes cours d'eau, pouvant y persister pendant plusieurs mois. Elle avait elle-même déjà publié un article scientifique dans le journal PNAS en 2007. Cette étude et celle de Douville et al [3], publiée en 2006, avaient été mentionnées par la France pour justifier sa clause de sauvegarde sur le maïs Mon810 [4].