14.07.2014 | Dommages

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La culture de plantes résistantes aux herbicides n'a pas fait baisser la consommation d'herbicides. Au contraire, celle-ci n'a cessé d'augmenter. Bild : iangenis

L'office fédéral de protection de la nature allemand (Bundesamt für Naturschutz Deutschland), l'office fédéral de l'environnement autrichien (Umweltbundesamt Österreich) et l'office fédéral de l'environnement suisse (OFEV) dressent un bilan sévère des effets des plantes génétiquement modifiées résistantes aux herbicides. À long terme, la culture de ces plantes favorise l'intensification de l'agriculture et par là la perte de biodiversité, écrivent ces trois offices. C'est là le résultat d'une étude de la littérature spécialisée dans le cadre de laquelle ces institutions ont fait analyser dans différents pays l'impact environnemental de cultures de plantes génétiquement modifiées résistantes aux herbicides conduites depuis de nombreuses années. Les résultats de ces travaux ont été récemment publiés dans un rapport commun.

En Amérique du Nord comme en Amérique du Sud, la culture de variétés de plantes porteuses de résistances aux herbicides obtenues par génie génétique se pratique depuis vingt ans. Un dépouillement des études disponibles montre qu'une agriculture intensive, ainsi que l'utilisation de grandes quantités de produits phytosanitaires qu'elle implique, constitue l'une des principales causes de la perte de biodiversité.

Contrairement à l'opinion prédominante, la culture de variétés de plantes résistantes aux herbicides n'a pas fait baisser la consommation d'herbicides, ces dernières années. Au contraire, celle-ci n'a cessé d'augmenter. Cela a entraîné une nette diminution de la biodiversité sur les terres cultivées et aux abords de celles-ci. L'utilisation d'herbicides totaux a provoqué en outre l'apparition dans les champs de plantes adventices résistantes. D'où l'utilisation de quantités croissantes d'herbicides totaux, en général du glyphosate, et d'autres désherbants. Même les autorités en charge de l'environnement arrivent à la conclusion, comme avant elles de nombreuses publications, que malgré cela, les récoltes n'ont que peu ou pas du tout augmenté. C'est ce que montrent des études menées sur le coton, les oléagineux et le soja. Des recensements effectués sur dix ans aux États-Unis prouvent que le rendement du soja résistant aux herbicides est égal voire moindre que celui des variétés conventionnelles.

L'utilisation intensive de produits phytosanitaires entraîne elle aussi la disparition d'espèces animales dans les zones agricoles. En Amérique, le monarque, un papillon migrateur, est menacé parce que les plantes dont il se nourrit commencent à manquer aux États-Unis et pendant sa migration vers le Mexique, comme le révèle une étude de chercheurs canadiens. Des études menées en Angleterre montrent que même les oiseaux ne nourrissant essentiellement de graines sont de plus en plus menacés.