Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
19.10.2014 | Etiquetage
En Suisse, le label « sans OGM » n'est pas utilisé.
Comme jusqu'ici, seule l'absence totale d'organismes génétiquement modifiés (OGM) pourra être signalée sur les étiquettes. C'est ce que vient de décider le Département fédéral de l'intérieur (DFI) à l'issue de l'audition relative à la révision de l'ordonnance sur les denrées alimentaires génétiquement modifiées. Le projet d'audition prévoyait la possibilité d'indiquer l'absence partielle d'OGM. La mention « Produit sans recours à des plantes fourragères génétiquement modifiées » aurait ainsi pu être apposée sur la viande, les œufs, le lait, le beurre ou le fromage provenant d'animaux qui ont consommé des microorganismes génétiquement modifiés (vitamines, enzymes, acides aminés). D'après le DFI, cette proposition a toutefois été accueillie avec beaucoup de scepticisme lors de l'audition. Les critiques ont notamment porté sur le fait que l'absence partielle d'OGM était difficile à prouver et que les consommateurs ne comprendraient pas ce qu'elle signifie. Aujourd'hui, on peut apposer la mention « Produit sans recours au génie génétique » sur une denrée alimentaire s'il n'a pas été fait usage de cette technique lors de sa production.
12.12.2014 | Dommages
Le colza GM pourrait avoir été introduit dans l’environnement lors du déchargement de blé canadien contaminé au port de Bâle.
La découverte de colza transgénique poussant de manière sauvage sur le sol suisse suscite régulièrement l’émoi. Malgré le moratoire en vigueur sur la culture de semences et de plants OGM, du colza transgénique sauvage a été découvert en 2011 et en 2012 sur quatre sites le long des voies ferrées et dans l’enceinte portuaire de Bâle. Tous les plants transgéniques ont été identifiés comme résistants au glyphosate. Les sites les plus contaminés étaient le port bâlois et la gare marchandise de Bâle St-Jean. Un monitoring a par conséquent été mis sur pied pour évaluer la dispersion dans l’environnement et surveiller les croisements. En 2013, le laboratoire cantonal de Bâle-Ville compétent pour les questions de biosécurité a procédé à des contrôles réguliers sur les deux sites les plus touchés. Il a récolté à intervalles de plusieurs mois les feuilles et les graines de plants de colza sauvages et d’éventuels hybrides pour y déceler la présence de transgènes.
05.12.2014 | Brevets
27 octobre 2014 : manifestation devant le siège de l'Office européen des brevets contre les pratiques en cours dans le domaine de l'octroi des brevets. Photo : No Patents on Seeds
Des représentants de la coalition internationale No Patents on Seeds (pas de brevets sur les semences) ont déposé un recours contre un brevet européen détenu par la multinationale américaine Monsanto dans le domaine de la sélection végétale. Selon le texte du brevet, plus de 250 plantes d'espèces « exotiques » voisines du soja ont été testées au regard de leurs facultés génétiques d'adaptation au changement climatique et de variation du temps de maturation. Sont concernées des espèces sauvages et des espèces cultivées en provenance d'Asie et d'Australie. Dans son brevet, Monsanto revendique l'utilisation de centaines de séquences d'ADN issues de la diversité génétique naturelle des plantes. En attente pour le Canada, pour la Chine et pour l'Afrique du Sud, le brevet a été délivré en février pour l'Europe et en septembre pour les Etats-Unis. « Ce brevet est un exemple flagrant de l'absurdité juridique créée intentionnellement par l'Office européen des brevets pour servir les intérêts d'entreprises comme Monsanto. Pour l'obtenir, il suffit de se montrer suffisamment adroit dans la formulation », commente François Meienberg, de la Déclaration de Berne, membre de la coalition No Patents on Seeds.
12.11.2014 | Disséminations expérimentales en Suisse
Au printemps 2015, le site protégé accueillera peut-être des pommes de terre cisgéniques au côté des cultures expérimentales de blé transgénique de l'Université de Zürich. Des chercheurs de l'Université de Wageningen (Pays-Bas) ont, par génie génétique, transmis à deux variétés de pommes de terre des gènes de résistance au mildiou issus de pommes de terre sauvages. La cisgénèse, qui utilise des gènes d'espèces proches, ne se différencie pas dans son procédé technique de la transgénèse qui peut utiliser des gènes d'espèces éloignées (bactéries, virus, etc.). Le processus d'insertion des gènes et des construits cisgéniques reste aléatoire et invasif pour le génome contrairement aux procédés d'amélioration végétale classique qui utilisent les mécanismes de reproduction naturels. Ces derniers transmettent des gènes qui demeurent dans leur contexte chromosomiques et génomiques. D'un point de vue de l'évaluation du risque, la cisgénèse est donc identique à la transgénèse.
10.11.2014 | Risques sanitaires
Une évaluation indépendante de l'étude de nourrissage avec le maïs transgénique MON810 révèle que ce maïs est susceptible de causer des dommages chez les rats.
Testbiotech vient de publier une évaluation indépendante des résultats de l'étude de nourrisage réalisée avec du maïs génétiquement modifié menée par le projet de recherche européen GRACE. Le maïs OGM MON810, qui produit un insecticide, avait été administré à des rats pendant 90 jours. Les résultats, publiés en octobre 2014 dans la revue spécialisée Archives of Toxicology, concluaient que le maïs MON810 n'induit pas d'effets indésirables chez les rats. Or l'évaluation des données publiée ce jour par Testbiotech montre que le maïs incriminé peut bel et bien causer des dommages aux reins, au foie et au pancréas des animaux soumis au test.
30.10.2014 | Semences
Sous la pression des Etats industrialisés, les pays en développement sont souvent contraints d’adopter des lois internationales pénalisantes sur l’obtention des variétés végétales. L’étude « Owning Seeds, Accessing Food » de la Déclaration de Berne montre en quoi de tels alignements forcés menacent la reproduction conventionnelle des semences. Pour les familles de petits agriculteurs, cette adaptation au droit international entraîne des restrictions massives, les privant de la possibilité d’utiliser les semences protégées issues de leurs propres récoltes. Les semences commerciales vendues par des multinationales comme Syngenta bénéficient de leur côté d’une protection accrue. Il en résulte une menace pour le droit fondamental à l’alimentation, conclut l’étude, notamment dans des pays comme le Kenya, le Pérou ou les Philippines.